Camera Obscura
Let?s get out of this country
On s’en voudrait de paraître exagérément laconique, mais à part préciser que ce disque est un enchantement, avouons-le, on ne déborde pas forcément d’imagination pour trouver les arguments propices à vous inciter à vous arracher cette petite merveille. Ne vous fiez en tout cas pas à une pochette à la désuétude poussiéreuse, étudiée peut-être, mais repoussante à coup sûr.
L’entrée en matière adresse un clin d’œil anachronique à un autre écossais, Lloyd Cole (Lloyd, I’m Ready To Be Heartbroken), mais si l’on doit chercher des références, elles seront plutôt à trouver du côté des 60’s que des années 80. Des cordes viennent parfois ajouter leur élégance sucrée à des volutes de guitares carillonnantes déjà bien charmeuses. Quelle que soit la sophistication des arrangements, le groupe conserve quelques constantes : rigueur mélodique absolue, sobriété et concision exemplaires.
Camera Obscura évoque parfois El Perro Del Mar, pour cette façon intemporelle de manier les canons et standards pop. Mais loin de la neurasthénie inquiétante du rossignol suédois, les écossais cultivent plutôt un ton aigre-doux moins chargé. De Come Back Margaret à Let’s Get Out Of This Country, magnifique morceau-titre, en passant par The False Contender, on passe de refrains faussement enjoués en couplets plus languissants, sans jamais que le ton ne s’alourdisse exagérément.
On n’a pas vraiment envie d’en dire beaucoup plus, d’en écrire des pages : simplement, ne vous privez pas d’un tel rayon de soleil !
Par Tristan
Camera Obscura [Indie Pop Rock]
foto: Archivo Elefant