The Primitives
Sound Of Violence [Fr]: Reseña "Echoes And Rhymes"
Echoes And Rhymes
Date de sortie : 30.04.2012
Label : Elefant
Dans le grand carrousel des reformations de groupes revenant remuer des années 2000-2010 en manque de figures de proue, voici venu le tour de The Primitives.
Certains mettent en avant le plaisir de rejouer ensemble, d'autres le plaisir du compte en banque et d’autres proviennent d’événements plus tragiques. C’est le cas pour ce groupe d’indie pop de Coventry débarqué en pleine période new wave. The Primitives s’étaient séparés après quelques passages dans les charts et un tube : Crash. Suite au décès de leur bassiste Steve Dullaghan en 2011, les membres du groupe se sont retrouvés pour enregistrer à nouveau ensemble. Il s’agit d’un retour vers le futur pour la formation de la blonde Tracy Tracy et sa douce voix puisqu’ils proposent, en 2012, une compilation de reprises de girls bands oubliés des années 60s. Pour un groupe de 1985, ça ne s’invente pas. On aura du mal à reconnaître ces chansons puisque les morceaux choisis sont plutôt obscurs. A moins d’être incollable sur ce style, la découverte se fera avec The Primitives.
On y retrouve le punch et la gaieté propres aux originaux. The Primitives parviennent à insuffler leur fougue à ce style sixties parfois trop propre sur lui. Les artistes originaux sont très différents, tout comme les années d’enregistrement, mais les anglais parviennent à apporter un liant et une cohérence tout en y apposant leur touche. Il en résulte que l’album s’écoute d’une traite, comme si l’on avait à faire non pas à une compilation mais à un album original. Dans cette modernisation du style girls band rétro, certains passages pourraient faire penser à The Pipettes, lesquelles rendaient également hommage à cette période à leurs débuts. Derrière la voix entêtante de Tracy, une rythmique binaire suit paisiblement une guitare aux accents électriques parfois débordants.
Echoes And Ryhmes est, dès le départ, délicieusement old school avec ce Turn Off The Moon, chanté à la base par l’héroïne de 14 ans du Lolita de Kubrick pour sa bande originale. Cette reprise entêtante de pop bubblegum enfantine repose sur une voix légère s’écoulant sur un rythme dansant. D’autres titres comme Sunshine In my Rainy Mind possèdent ce coté Primitives de la grande époque, donnant juste envie de s’allonger dans l’herbe à l’écoute de refrains ensoleillés. Soulignons que chaque reprise rend hommage aux originaux, comme sur la laid-backTill You Say You'll Be Mine, chantée initialement par une très jeune Olivia Newton John. I'm Not Sayin' est quand à elle une reprise de Nico, interprétée cette fois par le guitariste Paul Court et se terminant par un duo vibrant, comme un clin d’œil à la voix grave de la velvetienne allemande.
Au delà des mélodies joyeuses ou du folk électrique, certains titres comme I Surrender sont taillés pour le dancefloor avec une rythmique quasi disco. The Primitives s’autorisent même une incursion dans le yéyé français bien qu’aucun des membres ne parle la langue. On essaye de comprendre les textes accentués d'Amoureux d’une Affiche, ou comment tomber amoureux d’une fille sur un poster en mangeant des pâtes Lustucru. On obtient ainsi une adaptation plutôt drôle teintée de lalala de ce titre de Laura Ulmer sorti en 1967. Le seul tube international repris est Single Girl de Sandy Posey, transformé en slow pour fille célibataire pas si innocente qu’elle n’en a l’air.
Ce retour des Primitives est une réussite. On passe un bon moment avec ce Echoes And Rhymesqui s’écoute sans même que l'on s'en aperçoive La voix légère vous mettra d’humeur chantante et dansante, tout en redécouvrant des pépites de ces années d’or aux accents de bal de promo.
François Freundlich, 2 mai 2012
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