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28/01/2019

Fanfare [Fr]: The Last Detail



The Last Detail – s/t

(Elefant Records)

Chroniques  

The Last Detail. Voici un nom qui sied tout à fait à nos deux protagonistes, de par leur perfectionnisme et leur attachement à la création d’un ouvrage pop aussi parfait que possible. Mehdi Zannad, qui, sous son nom ou sous le pseudonyme Fugu, écrivit certaines des plus belles pages de la pop de ces 20 dernières années ; Erin Moran qui, sous l’alias de A Girl Called Eddy, signa en 2004 un chef-d’oeuvre, produit par Richard Hawley et Colin Elliot. Parfois dissimulés derrière un pseudonyme pour produire leurs albums, ils sont des artistes précieux dont la production est aussi rare que grandiose. Fans de la musique de l’autre, ils ne pouvaient que se rencontrer. Parce que c’était elle, parce que c’était lui.

Ces deux musiciens sont liés par la qualité exceptionnelle de leur production, mais également par leur discrétion et les longues plages de silence qui séparent deux disques. Il s’est en effet passé dix ans entre le début de ce projet et son aboutissement.

S’il est parfois utile de rester discret pour vivre pleinement sa passion de la pop, il est toutefois hors de question de passer sous silence ce qui constitue, à mon sens, l’un des plus beaux albums pop de l’année 2018. Porté par un art du songwriting pop totalement maîtrisé, s’appuyant sur la tradition des maîtres du genre (The Beach Boys, The Beatles, The Left Banke, Carole King, Laura Nyro…), mais le poussant dans ses retranchements, The Last Detailva bien au-delà de l’exercice de style et comprend 12 titres de vrai bonheur musical, où tout n’est que voix entrelacées, arrangements parfaits et pop rêvée.

Est-ce le métier d’architecte qu’exerce Mehdi Zannad qui lui donne cette rigueur pour les constructions pop au cordeau, audacieuses et maîtrisées, surprenantes mais diablement rigoureuses ?
Certaines sonorités faisant nécessairement référence aux grands disques de la pop (« talk to me softly », n’est-ce pas…) des années 60 et 70. Mais les sonorités ne sont pas tout, et ce qui est puissant, ici, tient dans la richesse des compositions, accessibles mais jamais faciles. Le tout conçu avec l’aide de certains des meilleurs musiciens de la pop française : Xavier Boyer (Tahiti 80), Didier Perrin (Tanger, Tahiti Boy & the Palmtree Family), Olivier Marguerit (Syd Matters, Ô), Julien Barbagallo….

Et l’on reste pantois face à ces pièces musicales qui prennent forme sous nos yeux : Places est un véritable joyau de construction musicale, qui se déplie telle une série de poupées gigognes, réminiscente des pépites de Burt Bacharach ou Brian Wilson ; la magnifique Fun Fair, avec ses chœurs dignes des productions de Curt Boettcher ; la symphonie de poche Take My Hand, ou encore Photographs, avec ses gouttes de clavicorde en apesanteur, tel For No One des Fab Four. N’oublions pas Die Cast, ballade hispanisante façon And I Love Her, traversée d’une trompette du plus bel effet. Et l’on frissonne de bonheur lorsque surgissent dans les enceintes les cuivres et cordes de Lazy

 

 

   

 


 

 

 

 

 

 

 

 

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